Contexte historique : 2021, l'année du krach

.
L’année 2021 est marquée par un événement qui ne passe pas inaperçu : le franchissement du « pic pétrolier » et le krach économique mondial qui en résulte.
.
L'huile de pierre.
.
Le pétrole est le talon d’Achille de notre civilisation. Depuis le milieu du siècle dernier, notre développement économique a reposé sur l’utilisation d’une ressource naturelle merveilleusement abondante, quoique non renouvelable : le pétrole.
.
La miraculeuse huile de pierre.
.
En quelques décennies, le pétrole est devenu notre première source d'énergie et de matière première, loin devant toutes les autres.
Notre société industrielle utilise le pétrole sous toutes ses formes et en a fait une consommation sans frein, jusqu'à présent.
.
Directement ou indirectement, le pétrole est aussi la première source de profit dans notre société.
.
Notre développement industriel et notre prospérité économique reposent sur le pétrole.
.
Sans alternative.
.
Le « capitalisme vert » ne change pas la donne. Son objectif reste la recherche du profit capitaliste, par le développement d'une société industrielle, avec la consommation énergétique sans limite qui l'accompagne.
.
Pour cela, la source d'énergie la plus adaptée reste le pétrole.
.
Les « énergies alternatives » ne sont pas faites pour une utilisation industrielle et centralisée, qui convient au capitalisme.
Elles doivent s'accompagner d'une utilisation alternative de l'énergie, par des communautés à taille humaine, réparties harmonieusement sur le territoire.
.
Le capitalisme vert n'a pas pour projet une organisation alternative de la société. Lorsqu'il s'intéresse aux énergies alternatives, c'est dans le but de les développer industriellement et d'en faire du profit.
.
De 2010 à 2020, le capitalisme vert se montre fidèle à son principe, en utilisant les énergies alternatives dans des projets mégalomanes.
.
La plus célèbre de ces réalisations, inaugurée à l'aube des années 2020, est la centrale solaire Désertec.
Une installation au coût pharaonique, au rendement médiocre et aux effets écologiques désastreux : des milliers de kilomètres carrés de panneaux solaires utilisant des matériaux hautement polluants, une consommation d'eau colossale (en plein désert) pour approvisionner les réacteurs, une déperdition calorique et des pertes en ligne dispendieuses, pour acheminer à des milliers de kilomètres de là une électricité qui pourrait être produite localement ou remplacée par d'autres sources d'énergie...
.
Le capitalisme vert utilise les énergies alternatives de façon toute aussi polluante et gaspilleuse que les énergies traditionnelles, car son but reste le profit.
.
Et la meilleure source de profit se trouve être encore le pétrole.
.
L'heure du « pic ».
.
En 2020, la source d'énergie (et de matière première) la plus utilisée reste le pétrole, loin devant toutes les autres.

Le nucléaire, le gaz ou le charbon répondent à certains besoins, mais ils sont beaucoup moins diversifiables et universels que le pétrole..
Les énergies alternatives, même utilisées industriellement, ne représentent qu'un pourcentage toujours aussi négligeable.
.
Le capitalisme vert carbure à l'or noir.
.
La consommation de pétrole n'a pas ralenti, bien au contraire.
Au cours de ces deux dernières décennies, la croissance économique s'est accompagnée d'une augmentation record de la consommation mondiale de pétrole. L'or noir coule à flot. Le pétrole n'a jamais autant rapporté.
.
Pour satisfaire la demande, il a fallu que la production augmente au même rythme. Cela a été le cas, jusqu'à cette année-là...
.
En 2021, l'événement maintes fois redouté se produit : l'ensemble de la production mondiale de pétrole diminue de façon irréversible, pour la première fois de son histoire.
.
Le franchissement du « pic pétrolier » vient d’avoir lieu.
.
Sans retour.
.
L'événement déclencheur a eu lieu quelques années plus tôt au Moyen-Orient, où se trouvent les plus grands gisements pétrolifères de la planète.
.
C'est le rendement de ces gisements qui détermine le cours du pétrole depuis le siècle dernier. Leur exploitation s'est faite à un rythme volontairement plus lent que celle des autres gisements, pour maintenir la stabilité des cours.
.
Ces mesures de prudence ont dû être abandonnées devant l'augmentation record de la consommation de pétrole sur ces 20 dernières années. Les champs pétrolifères du Moyen-Orient sont exploités à leur tour au maximum de capacité journalière.
.
Dès les années 2010-2015, ces gisements ont montré les premiers signes d'épuisement. Leur production s'est mise à baisser, insensiblement mais irréversiblement...
.
Les autres gisements de pétrole, ailleurs dans le monde, étaient déjà sur le déclin depuis plusieurs années.
Les nouveaux gisements, découverts et mis en service entre-temps, n'ont permis que provisoirement de compenser la baisse du reste de la production.
.
En 2021, le déclin des champs pétrolifères du Moyen Orient s'accélère. Les nouveaux gisements ne sont plus en progression...
L’ensemble de la production mondiale de pétrole se retrouve en baisse par rapport à l’année précédente. Une baisse irréversible. Le « pic pétrolier mondial » vient d'être franchi.
.
Le krach pétrolier final, sans retour, vient de commencer.
.
Le fond du réservoir.
.
Au lendemain du « pic », les réserves mondiales de pétrole sont estimées à dix ans, à plein rendement.
.
Les gisements de pétrole ne sont pas de simples « réservoirs » dans lesquels on plante un tuyau. Ils sont faits de couches sédimentaires complexes, où le pétrole est retenu comme dans une éponge.
Si on aspire trop fort, ou si on aspire trop longtemps, l'éponge se met à fuir et son précieux contenu se disperse dans les profondeurs de la terre, de manière irrécupérable. Le rendement d'un gisement pétrolifère décroit alors rapidement.
.
Au cours des années qui ont précédé le « pic », l'extraction de pétrole a été poussée à son maximum sur l'ensemble des gisements mondiaux. La chute sera d'autant plus rapide. Dix ans, si l'on reste à plein rendement... Quinze si l'on économise...
.
La fin du pétrole apparaît soudain comme une fatalité à envisager dans un avenir proche.
Le pétrole va bientôt disparaître, ainsi que le mode de vie qui va avec.
.
No future.
.
Cette perspective a des effets immédiat. La fièvre s'empare des marchés boursiers. L'annonce de la baisse de la production de pétrole fait monter en flèche le cours du pétrole, vers des sommets sans précédents.
.
Même si ce recul de la production est encore limité, il a lieu sur un marché où la demande est en hausse permanente depuis plusieurs décennies.
Le fait que l'offre ne parvienne plus à satisfaire, même de peu, une demande élevée, fait flamber du cours du pétrole.

Le prix de l'essence augmente de 25% dans l'année qui suit. Le gasoil, le kérosène ou le mazout sont sur la même pente ascensionnelle.
.
Ce n'est encore qu'un début. Le cours du pétrole ne va cesser de monter. Il va doubler, tripler, quadrupler dans la décennie qui suivra.
.
Le prix de vente du pétrole a été maintenu artificiellement bas pendant le demi-siècle qui a précédé. Les pays producteurs de pétrole, inféodés au compagnies pétrolières occidentales, y ont veillé, avec tout l'appui militaire nécessaire.
Ceci afin de permettre l'accélération de la croissance économique, grande consommatrice de pétrole. Si nous avions eu un pétrole « cher » ou consommé de façon économe, le monde serait devenu bien différent de ce qu'il est.
.
L'effet du passage du « pic pétrolier » s'avère d'autant plus violent. Le cours du pétrole rattrape son « retard ». Il récupère sa véritable valeur, au plus mauvais moment : celui où sa consommation n'a jamais été aussi élevée...
.
Du pic au krach.
.
Le secteur des carburants n'est pas le seul à être concerné. La fin prochaine du pétrole signifie aussi celle de tous ses produits dérivés : plastiques, engrais, pesticides, textiles, chaussures, cosmétiques, médicaments, revêtements routiers, etc …
.
Rares sont les biens de consommation qui n'utilisent pas de pétrole, à une étape ou l'autre de leur production, pour leur conditionnement ou pour leur transport. L'ensemble du secteur industriel et économique est concerné.
.

Le pic pétrolier provoque un début de krach boursier. Les perspectives alarmistes font plonger les places boursières, en situation fragile après plusieurs décennies de croissance effrénée et de bulles financières explosives.
.
Le marché boursier amplifie le choc pétrolier et le répercute au système financier... La situation dégénère en crise économique mondiale, avec la menace d'une crise alimentaire...
.
Du pétrole dans nos assiettes.
.
L'agriculture industrielle est très consommatrice de pétrole, qu'elle utilise comme carburant pour le transport mais aussi pour l’irrigation, et comme matière première pour la fabrication d'engrais et de pesticides.
.
C'est le pétrole qui fait pousser nos fruits et légumes, c'est le pétrole qui les rend plus appétissants, c'est le pétrole qui permet de les transporter jusque .dans .notre .assiette.
.
L'espèce humaine en est finalement arrivée à cela : se nourrir de pétrole, sous une forme ou sous une autre...
.
La crise pétrolière est lourde de conséquences pour les ressources alimentaires mondiales, qui proviennent en majorité de l'agriculture industrielle :
.
- Le premier effet est l'augmentation du prix des denrées alimentaires, qui suit la courbe ascensionnelle du pétrole.
- L'autre conséquence est un risque de pénurie alimentaire, quand le pétrole viendra à manquer pour faire pousser les céréales, alimenter le bétail, approvisionner les villes, et nourrir ainsi le monde.
.
Les stocks alimentaires mondiaux ne sont que de quelques mois. Ils se trouvent en baisse constante depuis le début du siècle, suite à la réduction des terres arables, aux effets des engrais industriels, à la déforestation ou au réchauffement climatique (sècheresses, « stress hydrique »).
.
La crise pétrolière vient s'ajouter au bilan négatif de l'agriculture industrielle, dont les « rendements » sont en recul depuis plusieurs décennies.
.
En 2021, alors que le choc pétrolier prend de l'ampleur, la menace de pénurie alimentaire grandit et s'ajoute à la hausse des prix alimentaires, dans le monde entier.
.
Récession économique.
.
Les efforts pour préparer un avenir différent ont été minimes, le pétrole étant ce qui engraissait l'économie.
.
En 2021, la science n'a pas de « remède miracle ». Elle n'est pas prête dans l'immédiat à assurer la relève du pétrole et de ses produits dérivés.
.
Pour le remplacement des produits dérivés, la plupart des nouvelles technologies en sont encore au stade expérimental, ont des effets secondaires problématiques ou coûtent un prix prohibitif.
.
Dans le domaine des carburants, la situation n'est guère plus encourageante. Certes, des solutions de remplacement ont déjà été expérimentées : agrocarburants, batteries électriques, butane/propane, éthanol, hydrogène liquide, carburant obtenu à partir de la fermentation des algues, etc...
Cependant, aucune de ces solutions ne n'est montrée viable à grande échelle. Leur mise en place est trop lourde ou incompatible avec les ressources de la planète (comme dans le cas des agrocarburants).

Là non plus, la science et la technique ne sont pas prêtes à combler en quelques années la disparition progressive du pétrole.
Il sera impossible de répondre à la consommation mondiale quotidienne, en croissance exponentielle depuis 20 ans.
.

Le recours au rationnement est à prévoir, dans tous les domaines, en attendant que soient développées et mises en place les technologies de remplacement du pétrole.
.
.
Etat d’urgence planétaire.
.
L'onde de choc du pic pétrolier produit ses premiers effets dès 2021. L'ensemble du système économique est touché. Le monde plonge lentement dans la crise. Une crise qui s'étend progressivement à tous les secteurs : transport, alimentation, chauffage...
.
Les gouvernements s'efforcent de maîtriser la situation. La stabilisation des marchés boursiers ramène un calme provisoire au bout de quelques mois.
.
La civilisation se réveille avec la gueule de bois. Ses meilleures années semblent derrière elle. « La fête est finie », déclarent les dirigeants. « Il va falloir faire des sacrifices et travailler dur pour sortir de cette situation ».

Les gouvernements décrètent un état d’urgence planétaire, qui va durer plusieurs années, le temps que le monde s'organise pour « l’après pétrole ».
.
Les citoyens sont appelés à garder leur sang froid face à la flambée des prix et du chômage, à la menace de pénurie énergétique et alimentaire...

Malgré cet appel au calme, la dégradation des conditions de vie (rationnements, pénuries, famines, épidémies) engendre des émeutes et des mouvements de révolte dans la population (cf période suivante 2030-2040).
.
Le chaos menace. La civilisation industrielle est confrontée à la crise la plus grave de son histoire. Elle n'échappe pas aux conséquences.
Son empire se morcèle en de nombreux endroits.

Une partie du territoire échappe progressivement au contrôle des gou-vernements : des « zones libres » apparaissent dans les régions rurales.

Ailleurs, dans les villes et autour des points vitaux du territoire, le pouvoir gouvernemental use de la force nécessaire pour préserver la loi et l'ordre (cf chapitres chronologiques suivants).

La civilisation évite le KO. Elle a tenu bon et ne s'effondre pas.

Du moins pour l’instant.

.