Contexte historique : 2030 - 2040

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Etat d'urgence.
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Le krach pétrolier de 2021 a déclenché une crise économique mondiale. Au cours de la décennie qui suit, la production de pétrole continue à décroître de manière irréversible.
Le cours de l'or noir poursuit sa hausse, de façon rapide et chaotique dans un premier temps, puis plus calme et « fataliste » par la suite, mais toujours vers le haut...
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Le pétrole devient une denrée de luxe. Des stocks de carburant sont réservés aux services de secours, ainsi qu'à l’armée et la police, pour assurer la « sécurité » et le maintien de l’ordre sur la partie « civilisée » du territoire.
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La fin des années 2020 est la période la plus critique : les restrictions en carburant se traduisent par des rationnements progressifs dans tous les domaines, en particulier dans les transports et l'agriculture...
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Les gouvernements ne sont pas restés sans réagir. L'ONU décrète un état d’urgence planétaire face à la gravité de la situation. La solidarité est requise entre tous les pays dans cette période de transition vers de nouvelles sources d'énergie.
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Le slogan le plus célèbre de la période reste le fameux : « Sauvons l’Homme ! » diffusé par tous les médias et traduit dans toutes les langues.
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Une politique d’entraide mondiale est mise en place pour lutter contre la pénurie alimentaire. L'armée est chargée de répartir les vivres, tout en réprimant brutalement les émeutes et les débordements contestataires.
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De mois en mois, la crise alimentaire s'étend dans le monde entier. La situation est chaotique à de nombreux endroits. De plus en plus de régions sont touchées chaque jour par la famine.
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Civilisation et barbarie.
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Cette période s'inscrit parmi les pages les plus sombres de l'histoire de la civilisation. A l’échelle de la planète, la pénurie alimentaire et les maladies font un nombre considérable de victimes.
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Cette tragédie n'est pas la première que connaît la civilisation. D'autres l'ont précédée à intervalles réguliers, tout au long des siècles précédents.
La civilisation n'apporte pas avec elle la paix et la prospérité. Elle apporte la guerre et la misère.
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La civilisation porte mal son nom. Depuis des millénaires, elle a pour seul principe l'exploitation de l'être humain et de la nature. Elle est l'expression de notre déshumanisation, de notre dénaturation.
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Le véritable nom de la civilisation est barbarie.
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Une nouvelle ère.
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La situation s'améliore progressivement dans le courant des années 2030-2040, avec la mise au point de nouveaux carburants et de nouvelles technologies.
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L'usage de carburants de remplacement s'est fait au fur et à mesure, de façon dispersée au départ : agrocarburant, batteries électriques, éthanol, butane/propane, essence de synthèse, carburant bactériologique (obtenu par fermentation accélérée de certains micro-organismes), etc...
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Le salut est venu finalement de l’hydrogène à très haute pression. Son stockage dans les véhicules est devenu possible grâce à des réservoirs en alliage de nano-carbone, une matière 10 fois plus résistante que le métal.
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Le transport routier, aérien et maritime va pouvoir reprendre. L'industrie automobile lance la construction de ses nouveaux modèles. Une nouvelle génération d'avions va pouvoir fendre les airs et la couche d’ozone.
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Le remplacement des produits dérivés du pétrole a été accompli lui aussi, à un rythme de plus en plus rapide.
La science a été à la hauteur du "défi". Il a fallu mettre au point de nouveaux matériaux, de nouvelles matières synthétiques pour tous les usages. Les ingénieurs ont accompli des miracles, grâces aux biotechnologies ou aux OAM...
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En 2040, une ère nouvelle s'annonce pour la civilisation. Le remplacement du pétrole a été assuré par les découvertes scientifiques. Le krach économique a été surmonté.
Les gouvernements ont réussi à préserver la loi et l’ordre sur leur partie du territoire, concentré autour des zones urbaines. Les nouvelles technologies donnent un nouveau pouvoir aux Etats et au consortium industriel.
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La civilisation sera bientôt prête à repartir au combat.
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L’enfer climatisé.

En 2040, la vie quotidienne des civilisés n'est pas réjouissante pour autant. Les conditions de vie dans les métropoles urbaines sont peu enviables.
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Les classes sociales sont réparties de manière plus inégale que jamais. Seule une infime minorité profite des derniers bienfaits de la science. La majorité mène une existence misérable.

Aux périodes de pénurie et de rationnement des années précédentes a succédé un approvisionnement en nourriture régulier mais au goût peu varié et d’un aspect peu appétissant...
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L’alimentation est constituée en grande partie de ce nouvel aliment « miracle » : le soyl. Cette plante issue de la biotechnologie est capable de pousser partout, même sur du béton. Surtout sur du béton.
Le soyl est cultivé dans de gigantesques fermes hydroponiques, aux allures de blockhaus, en périphérie des villes.

La vie au sein des villes est à l’image de la nourriture : étouffante, sans saveur et pathogène...
La pollution due au pétrole a disparu mais elle n’a pas laissé la place vide : de nouvelles sources de mortalité. apparaissent tous les jours .grâce aux inven-tions .conçues .pour « sauver l’homme ». Nanomatériaux, implants biométriques, pollution transgénique, camisole chimique...

Les centaines de réacteurs nucléaires supplémentaires, installés à la va-vite par tous les gouvernements, fournissent quotidiennement leur lot d’accidents et de rejets radioactifs, dont les journaux télévisés font écho sur un ton rassurant.
Les déchets continuent à s’accumuler dans leurs silos, en attendant les nouveaux réacteurs à fusion, en cours de tests, avec leurs formes inédites de dégâts collatéraux...

Les conditions climatiques font de la vie dans les villes un enfer permanent : chaleurs caniculaires meurtrières, épidémies parasitaires fulgurantes, contamination de l'eau par des algues toxiques...
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Survivre dans la jungle urbaine demande de plus en plus d'endurance.
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Tout bien considéré, la civilisation est sortie renforcée du krach pétrolier. Les événements lui ont permis d'affirmer son véritable caractère. Elle dévoile son véritable visage, hideux, inhumain. Celui d'un fléau destructeur pour la vie.
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Reconquête du territoire.
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Durant cette décennie, les gouvernements ont fusionné progressivement au niveau international, sous la forme d'un cartel militaro-industriel peu attaché aux pratiques démocratiques.
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Ils doivent pourtant faire face à une situation nouvelle : la sortie du krach pétrolier réveille peu à peu les revendications des citoyens.
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Le souvenir des rationnements et de la pénurie commence à s’effacer dans les mémoires. Les partis politiques contestataires retrouvent de la voix. Ils réclament le partage équitable des fruits du progrès technologique et de la nouvelle prospérité économique.
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L'heure est également à la reprise de la croissance démographique. L’afflux de nouvelles naissances donne du sang neuf à la civilisation, mais cela fait aussi de nouvelles bouches à nourrir. Il faut produire chaque jour davantage de soyl, en quantité industrielle.
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Les gouvernements se réunissent en conférence pour débattre du problème. Ils voient l’occasion de faire d’une pierre deux coups : désigner un nouvel ennemi afin de détourner le mécontement populaire, et reconquérir l’ensemble du territoire pour y implanter de nouvelles usines à soyl.
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Ce qu’il faut à la civilisation, c’est une nouvelle guerre. L’ennemi est tout désigné : ce seront les « zones libres » et leurs habitants.
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En 2040, les gouvernements du monde entier repartent à la conquête de leur ancien territoire. Ils déclarent la guerre aux « sauvages », à tous les incivilisés des campagnes, des forêts et des montagnes.

La civilisation a un avantage technologique évident. La guerre s’annonce brève et sans surprise. Les jours des « insoumis » sont comptés.
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